Comment j'ai choisi ma distribution linux.
C’est en 2005 que j’ai touché à ma première distribution linux, non sans mal, c’était une Debian Sarge, que j’ai abandonné assez rapidement, n’y comprenant pas grand chose, trop loin des standards que Windows m’avait habitué.
Début 2006, je retente avec une Ubuntu 5.10 me semble t’il, puis GNOME ne m’allant que trop peu, je suis tombé sur Kubuntu et son KDE, ce fut le coup de coeur, mais non car il y avait à cette époque un quelque chose qui faisait sentir que le bureau KDE était un “second zone” par rapport à GNOME. J’ai découvert alors deux distributions qui me changea la vie, une SUSE 9.3 et une Mandriva 2006 powerpack, oui j’ai acheté les deux dans le commerce et je ne les ai plus quitté. Je ne vais pas vous re-balancer ma jeunesse linuxienne, c’est vrai que des distributions comme la SUSE 9.3 ne se font plus, il y avait tout dedans avec une vrai qualité de plus est. J’ai retenté Debian à la sortie de sa version 4 (Etch) en 2007, je n’ai plus quitté Debian à partir de cette date tout en ayant autre chose sur mes autres machines, généralement openSUSE et Mandriva. C’est aussi à partir de ce moment là, que j’ai installé des linux autour de moi, principalement Mandriva, Ubuntu, un peu d’openSUSE et surtout Debian.
J’ai depuis tout testé, que ce soit les rollings, que ce soit les compilés, tout y est passé, j’ai pu me faire une idée de ce que j’avais besoin et envie. Je vais raccourcir en disant qu’il y a deux grosses familles de distributions, la famille des paquets RPM et celle des paquets DEB. Mais aussi deux types de modèles de distributions, les Fixeds qui ont des sorties fixes avec des versions et les rollings qui reçoivent leurs updates de façon continue sans avoir de versions. En dehors de ça, il y a principalement des distributions avec des paquets pré-compilés (RPM, DEB,…) et des distributions sources où il faut compiler ce qu’on veut directement sur notre machine.
Toutes ont leurs avantages et leurs défauts, faut juste trouver un équilibre et balancer le pour et les contres.
Une distribution que j’avais beaucoup aimé à ses débuts fut Sabayon, aujourd’hui disparue et fusionnée avec la soeur de Gentoo, la Funtoo. Ainsi qu’une certaine Antergos, une Archlinux avec un vrai installateur. Dernièrement, j’ai testé Nixos et je trouve cette distribution bien élégante. Mais celle que je continu de regarder de loin est la NuTyX de mon ami Thierry même si je ne passe plus lui faire un coucou.
Dans toute cette jungle que sont les distributions linux, il a fallu expérimenter pour en trouver une qui nous va, je me suis arrêté sur Debian, je vais expliquer pourquoi et comment…
Avant, je voulais du “bleeding edge”, je sais pas trop pourquoi mais étant plus jeune, je devais avoir ce qui avait de plus récent, le dernier téléphone, la dernière console, bref; En informatique, c’était même pire, je passais mon temps à mettre à jour, c’est pour ça que très vite, j’ai été sur Archlinux. Pourtant les Mandriva étaient déjà assez récentes, la logithèque n’était pas si vieille mais ça suffisait pas. Aujourd’hui, ce n’est plus pareil, j’ai besoin d’être déconnecté, j’ai besoin de lâcher prises, de ne pas réfléchir, j’avais les jeux pour ça mais maintenant même les jeux next-générations nécessitent une certaine concentration, je joue énormément en réseau, du coup faut penser comment va réagir la personne en face, pas seulement appuyer en mode “sans cerveau”. J’ai encore quelques jeux détentes en mode “sans cerveau”, je rentre les jeux Pokémon dedans, ce ne sont pas des jeux où il y a besoin de plier le cerveau. Mais alors si même mes jeux sont devenus “intellectuels”, si je peux encore me permettre ça, je ne veux plus passer mon temps à de l’entretien informatique. L’informatique c’est pour moi un outils, comme une pelle ou un marteau, je veux m’en servir et c’est tout.
Je sais, c’est totalement l’inverse de ce que je disais avant, mais je passe de moins en moins de temps devant l’écran, du moins celui-ci, une session de jeux en réseau (console) c’est au bas mot 4-5 heures, celle d’hier soir a duré 7-8 heures, donc je minimise le reste. L’entretien d’un système est ce qui a de plus chiant en informatique, c’est une tare, certain OS l’ont bien compris, font le max pour ne plus rien faire voir, Windows en tête. Pourtant mon adoption de Debian ne date pas d’hier et je n’avais pas autant de jeux en réseau, je voulais déjà être tranquille, mais pour d’autres raisons. Peut être qu’il y a aussi le fait que je vieillis, je me sens de plus en plus dépassé par les nouveaux linux comme Fedora Siverblue, openSUSE ALP, Nixos (ou en règle générale les changements incéssants dans nos distributions comme pulseaudio, systemd,…) et-ce même si j’adore le principe. Je me sens de moins en moins apte. La vie de famille aussi, avoir des enfants demande du temps pour eux, je dois gagner du temps sur des petites choses, je ne peux pas me permettre de passer 1 ou 2 heures à comprendre pourquoi je n’ai plus de son, pourquoi ça rame alors que ça marchait au poil avant, pourquoi je n’ai plus d’écran, pourquoi telle chose ne fonctionne pas… Je veux faire mes updates en mode “sans cerveau”, oui, je n’ai pas envie d’aller voir si la mise-à-jour cause ou non des soucis sur un forum, je n’ai pas envie de prendre la température avant d’effectuer l’update, pas envie de me dire qu’il y a un danger de la faire, pas envie de peser le pour ou le contre des updates et de les trier selon leurs dangerosités chose que Mintlinux faisait avant avec des codes couleurs selon les risques encourus… Oui, Mintlinux le faisais, je ne sais pas si elle continue comme ça, je n’en ai pas touché depuis des lustres, pourquoi et bien je ne sais pas trop, j’ai toujours préféré l’original, pour le coup Ubuntu. Je trouvais qu’elle rajoutait de la complexité là où il en avait pas besoin, une mise-à-jour est une une mise-à-jour, pas besoin de code couleurs qui incite à déconseiller de faire l’update. Maintenant c’est du passé tout ça, je crois qu’ils ont arrêté de juger les updates selon le risque de casse, ce qui est une bonne chose…
Chez Debian, plusieurs choses me bottent, je commencerais par la fameuse stabilité, pas dans le sens que tout le monde l’entend, non, dans le sens qui veut que tout le long d’une version de Debian, il y aura stabilité sur plusieurs choses, pas les bugs car ça c’est comme partout il y en aura toujours mais sur les dépôts, les logiciels, les fonctionnalités, les outils de la distributions, ça restera comme aux premiers jours de vie de la version, il n’y aura pas d’ajouts ou de suppressions de paquets, de fonctionnalités, de logiciels, … Je vais prendre un exemple, nombreuses sont les distributions qui au cours de vie d’une version vont changer, je prends Fedora, on peut se trouver avec pipewire et en cours de route car il y a un truc qui merde et qui n’est toujours pas corrigé, on se retrouve avec pulseaudio. Ou alors toujours chez Fedora, on peut avoir une montée de version d’un programme (Firefox, Thunderbird, Libreoffice…) qui fait qu’on perde une fonctionnalité ou qu’on en gagne. Ça c’est Debian c’est non d’office. Le gain d’une fonctionnalité n’est pas un soucis c’est surtout la perte qui peut devenir problématique. C’est ainsi qu’un bouquin de 2005 me sert encore comme une sorte de Bible pour Debian, chose que pour toutes autres distributions n’aurait pas été viable.
Une autre fonctionnalité de Debian qu’on retrouve dans d’autres distributions mais pas toutes, c’est le gestionnaire de paquet APT (comme d’autres) qui est capable de nous dire les changements dans les programmes qui vont se faire avec apt-listchanges
, ou encore les bugs connus sans aller voir avec notre navigateur grâce à apt-listbugs
. APT est aussi capable de nous indiquer les changements qui sont à faire (comme ajout d’utilisateurs pour un programme) ou encore de les faire tout seul et de juste nous les indiquer. Je sais que c’est normalement comme ça que devrait fonctionner un gestionnaire de paquets mais non, juste aller voir les arch-likes pour comprendre.
La tranquillité d’esprit, ça n’a pas de prix, depuis que je suis sous linux, j’ai mis tellement de distributions dans mon entourage que ça devenait indigeste aux moindres problèmes de mise-à-jour. Avant Debian, c’était surtout de la Mandriva que je collais, le soucis, c’est que les updates apportaient avec elle leurs lots de changements voir de casses. Puis j’ai collé du Ubuntu LTS, ce fut bien mieux, mais seulement un temps car là aussi des changement dans les firmwares me posa des soucis, les updates en automatique m’ont remplacé mes firmwares NVIDIA-legacy et écran noir pour la personne… C’est quelque chose que j’aurais pu facilement éviter en y mettant Debian au lieu et place d’Ubuntu. Comme dit plus haut, stabilité des paquets et des fonctions dans une version de Debian pendant toute sa période de vie, je n’aurais jamais eu de nouveaux pilotes Nvidia à la place de mes legacy. Avec Debian, j’active les updates automatiques.
Tranquillité aussi dans la montée de version. J’ai quitté véritablement Mandriva pour ses montées de versions catastrophiques, il y avait toujours de la casse et beaucoup de nettoyage. Fedora à eu aussi son lot de merdouilles là-dessus, openSUSE avant ses Leap aussi, même Ubuntu lui arrivait de merder. Debian, comment dire, je n’ai pas de vécu où ça merdait, j’ai des machines dans mon entourage, qui date de Etch (2007) et qui sont passées de version en version sans bronché et sans nettoyage particuliers. Je sors juste d’une montée de version d’une Debian 11 vers une 12, ça s’est fait en moins d’une heure. J’aurai été vite avec une réinstallation au propre, en 10 minutes c’était torché puis encore 20 autres petites minutes pour adapter l’OS à la personne (ajout d’applications, réglages, ajout de matériels comme l’imprimante…) et ça m’aurait éviter de rester avec une liste d’application de pratiquement 8 ans (première installation datant de Jessie). Mais voila, encore une fois sans faire quoique ce soit et encore moins de faire ce qui est prévus lors des montées de versions, juste en faisant un changement des sources APT, un apt upgrade
suivit d’un apt upgrade
et d’un apt dist-upgrade
, la machine redémarra tranquillement. Mieux encore, je dois avouer que j’ai eu un contre temps, la mise-à-jour de la machine n’étant pas prévu ce jour là, ayant moi-même un RDV médical, je n’avais pas le temps de finir, voila pourquoi j’ai tout d’abord juste fait un apt upgrade
, bien que déconseillé, ça m’a donné le temps de mettre à jour ce qui devait l’être, j’ai du avoir le kernel, du XFCE, des Mozilla et rien qui demandaient des suppressions ou des ajouts de paquets. J’ai pu partir en laissant à la personne une machine utilisable, cul entre deux chaises mais utilisable, puis revenir par la suite pour finir avec le apt dist-upgrade
.
Alors oui, il y a un coté négatif dans tout ça, quoique ça dépendra des gens, cela ne m’affecte pas; c’est que les paquets sont un peu vieux, on aura pas le dernier Plasma, ni le Gnome, ni les derniers Mozilla ou encore Libre-office pour n’en citer que quelques uns… Il y a “backport” pour compenser ça, on pourra se mettre un kernel plus récent voir le dernier (actuellement le 6.4 est dispo si je ne me trompe pas), des jeux plus récents, voir même certain bureau comme maté fut un temps.
Je crois que c’est pour toutes ces raisons que je reste sur Debian, cette tranquillité n’ayant pas de prix, je garde ma vieille Debian.
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