Réflexion, si je devais bouger de Debian, par quoi la remplacer?
J’ai bien dit “si je devais…”, je ne compte pas le faire, je veux juste me poser la question, je touche Debian depuis 2006, d’abord sur un PC secondaire (portable), puis comme OS principale de mon PC bureau, en ayant des petites périodes sur d’autres choses.
Alors, je reviens sur mes besoins et mes envies, j’ai besoin d’un truc fiable, pas forcément calme mais pas d’un truc où on doit aller autre part que son terminal pour savoir ce qu’on doit faire manuellement si besoin, rolling ou fixe mais dans ce dernier cas, il faut que les montées de versions se fassent tranquillement et soient prévus (je dis ça pour MXLinux par exemple). Si besoin, une communauté francophone, juste une grosse communauté pour solidifier la distribution, mais c’est vraiment rare que j’ai besoin d’aller chercher quoique ce soit --peut être dû justement à mon utilisation de Debian comme OS–, ah oui possibilité de faire des paquets ou de reprendre des paquets soit même avec de bons outils et dans une moindre mesure mais tout autant primordiale, une stabilité du projet et de ses outils.
Maintenant, si possible, ce que j’aimerais c’est une distribution “dans le coup”. Oui juste ça. Debian a tout de mes besoins mais n’est pas vraiment ce que j’aimerai, une distribution récente.
Alors si je devais la remplacer, par quoi je le ferais? En premier lieu, je vais me servir du classement de Distrowatch et me baser sur le top 20 de celle-ci:
- 1 MX Linux 2638>
- 2 Mint 2129=
- 3 EndeavourOS 1722<
- 4 Debian 1548>
- 5 Manjaro 1198<
- 6 Ubuntu 1024>
- 7 Pop!_OS 909<
- 8 Fedora 905>
- 9 openSUSE 779<
- 10 Zorin 645>
- 11 Lite 584<
- 12 Garuda 579>
- 13 antiX 508>
- 14 KDE neon 498=
- 15 elementary 492=
- 16 Mageia 475>
- 17 Nobara 469>
- 18 Vanilla 396>
- 19 NixOS 380>
- 20 PCLinuxOS 374<
Il y a un truc qui me choque et c’est là toute la perfidie de ce classement qui tient de rien, juste de la curiosité, Archlinux qui doit faire partie du top 10 des plus utilisées, n’est pas là, non elle est loin dans le fond, derrière une Gentoo, une Xubuntu ou encore une openMandriva que tout le monde se moque comme de notre première chemise. Elle est à la position 65, juste après une Siduction, c’est dire le niveau d’intérêt, on pourrait me dire que c’est une passade sauf que:
Popularité (clicks par jour): 12 mois: 64 (169), 6 mois: 65 (158), 3 mois: 67 (159), 4 semaines: 64 (172), 1 semaine: 58 (163)
On ne peut pas me faire croire que cette distribution attire moins de curieux que la MXlinux. Bref, je passe ça sous silence mais pour les curieux, je parlais de l’ineptie Distrowatch dans le billet “Que vaut le classement de Distrowatch?”. Donc je reprends ma tournée des distributions.
MX Linux, comment pourrais-je aller sur une distribution qui, plus ou moins, prône la réinstallations systématique de son OS à chaque nouvelle version? Encore plus troublant quand celle-ci est basée sur Debian, c’est comme un pyromane sans feu, une forêt sans arbres, … J’en parle dans le billet “Une distribution moderne et basée sur Debian qui n’est pas capable de faire un upgrade, je demande MXLinux…” :
From any version of MX-18 to MX-19
Because of the change in the base from Debian 9 (Stretch) to Debian 10 (Buster), and the switch to the new Xfce 4.14, there is no upgrade option. You will need to make a clean install.
C’est quand même con de se baser sur LA distribution qui a misé sur le saut de version ( La charte Debian garantie le saut de version ! ) à chaud de plus est, pour nous sortir ça. Donc c’est ma principale raison de ne pas aller plus loin avec elle, je l’ai bien sûr testé avant de balancer tout ça, j’ai dû en parler dans un des nombreux billets de ce blog --notamment ici–.
Je ne vais pas passer en revue toutes les distributions de la liste, mais simplement les plus populaires, des trucs comme “Nobara” par exemple, ne m’intéresse pas car trois personnes sur la distribution, puis c’est juste une Fedora, donc autant aller sur l’original. C’est aussi le cas pour Mint (Ubuntu), EndeavourOS (Arch), Manjaro (Arch), Pop!_OS (Ubuntu), Zorin (Ubuntu), Lite (Ubuntu), Garuda (arch), Antix (Debian), KDE neon (Ubuntu), elementary (Ubuntu), Vanilla (Ubuntu), qui sont toutes des distributions venant d’une autre, ayant pour certaines de profondes modifications, mais ayant toujours en rapport d’être le fruit d’une petite équipe. Je vais sortir du lot Mint et Manjaro, qui sont vraiment populaires et donc des alternatives viables, mais que je n’aime pas, Manjaro arrivant à peine à combler les lacunes du modèle rolling de son aîné et Mint n’étant pas meilleur pour moi que Ubuntu. Faut bien penser un truc, si Ubuntu disparaissait, Mint ne pourrait pas exister, c’est pas leurs quelques paquets propres à eux qui vont permettre de faire tourner une distribution. Puis, j’ai aussi un ressentiment, un certain passif qui reste, c’est ce que Mint faisait avec les updates et un certain
code couleur selon la dangerosité de la mise-à-jour, qui déconseillait tout simplement l’update même si celle-ci comblait une faille de sécurité. Je crois que ça m’est resté comme un manque de sérieux de celle-ci et que depuis je ne lui fait pas confiance.
EndeavourOS n’est simplement que arch avec un installateur, un wallpaper et quelques outils, en gros c’est ce que Cinarch était avant qu’elle ne devienne Antergos et qu’elle disparaisse dans les méandres de l’oublie. Ce n’est pas parce que les développeurs de Arch ne savent toujours pas faire un installateur en 2023, qu’il faut inventer une distribution autour de ça --du reste faudrait leur dire chez arch que ça fait vraiment connard et geek péteur plus haut que son cul de ne pas proposer un installateur digne de ce nom-- et pondre une distribution facilitant cette même installation, n’arrangera rien, le reste ne sera pas plus facile et vous resterez avec des outils archaïques qui se prennent pour des champions alors qu’ils ne savent rien faire et demandent de tout passer manuellement, choses qui ailleurs se font directement via les outils correspondants.
Ubuntu, ah Ubuntu, comment et que dire sur cette distribution qui a réussi ce que les autres ont échoué, faire une distribution accessible et simple pour tout le monde! Je n’aime pas certaines décisions de Canonical vis-à-vis de la distribution, mais elle fait son job, le bilan que ce soit chez moi ou dans mon entourage est satisfaisant, rien à dire ou sinon de rares ratées principalement dû à l’utilisation de vieux pilote proprios NVIDIA. Elle aurait pu être ma distribution de coeur si je n’avais pas connu Debian avant, si elle ne mettait pas en place le format snap au lieu des paquets plus conventionnels que sont les .deb. De plus, j’utilise chez Ubuntu que sa version LTS, donc l’apport est quasi nul vis-à-vis de ma Debian stable. Mais, pour finir sur une note positive, je continue de l’installer autours de moi quand Debian n’est pas apte (rare tout de même).
On arrive sur Fedora et mon analyse sera un peu biaisée, je suis et je reste un anti-redhat, quoiqu’il arrive, je resterais ce que je suis, seul les cons ne changent pas et j’en suis, j’assume. Les dernières changements de RedHat sur son écosystème m’ont réconforté dans mes positions, mais pas que, la mise en avant et l’acceptation de l’Export Administration Regulations (EAR) ou encore des choix techniques, les mêmes que Canonical du reste, entre autres pousser leurs formats de paquets universels que sont les flatpacks à la place des RPM, certaines mise-à-jour iront même jusqu’à remplacer les RPM actuellement installés par des flatpacks… J’en ai parlé dans plusieurs billets, comme dans openSUSE, Fedora, Flatpak…, Fedora compte passer les flatpaks en priorité.… Ça et aussi un peu que RedHat/Fedora trouve toujours aussi drôle de casser un truc qui marchait bien, je pense à Pulseaudio qui pendant longtemps était une purge alors que Alsa marchait si bien, puis une fois utilisable, on change pour pipewire, bon et aussi son coté laboratoire peu fiable, vous comprendrez que je ne suis pas fan! Sur ça, il faudra rajouter que le projet compte tôt ou tard passer à une distribution de type atomique du nom de Silverblue, une merde pour l’utilisateur classique, une idolâtrie pour le dev.
Mais ces dernières années, il y un profond changement, je sais pas exactement depuis quand, faudrait que je cherche dans mes billets, mais je dirais une ou deux versions avant la 30, c’est devenu une distribution vraiment pas mal et fiable. Elle est --en dehors de ce que j’ai mis plus haut-- tout ce que je veux d’une distribution: fiable, grosse communauté francophone, outils puissants (mais qui ne cessent de bouger hic), montée de versions prévue et fonctionnelle même graphiquement, ainsi que des paquets récents voir très récent. Elle est dans mon top 3 pour remplacer ma Debian, mais vraiment j’ai dû mal avec ce que je pense de la distribution et le reste qui l’entoure entre les choix techniques qui ne me vont pas ou bien ceux de la maison Mère.
Mon openSUSE, la distribution que j’aime le plus mais qui encore une fois par ses choix me fait fuir, copie énormément les idées de sa cousine Fedora, on a donc une acceptation de l’Export Administration Regulations (EAR), l’envie de passer sa fixed Leap à quelque chose d’atomique du style de Siverblue ayant pour nom de code ALP et surtout mais ça revient juste ce que je disais sur l’ALP, un manque de confiance flagrant sur ces capacités à attirer et un besoin de toujours changer, qui donne une sensation de manque de stabilité du projet. J’ai vu peu de distribution changer autant en 18 ans, on est passé à une distribution totalement fermée avec une étape de développement interne, à un format totalement ouvert même plus que son modèle (Fedora), avec un service build accessible à tous et une facilité de participer exacerbé, d’une seule distribution fixe à l’origine, à 2 dont une rolling (Tumbleweed) et une fixe (Leap), maintenant on en a même 7, changement de propriétaire tout les 5 ans plus ou moins, on entre en bourse puis on en sort… Les outils quand à eux sont resté les mêmes plus ou moins. La seule qui reste intéressante dans mon cas est la rolling, mais encore une fois je ne peux l’installer ailleurs que chez moi sans passer plus de temps à faire de l’entretien et du service après-vente. Elle reste malgré tout la distribution qui a ma préférence pour un jour remplacer Debian. Aussi, elle ne met pas en avantage un type de paquet universel et reste fidèle à ses RPM.
On en vient tout de même à Mageia, qui sortant récemment une version, arrive à se trouver dans le top 20 des curiosités, celle qui avait tant d’espoirs sur ses frêles épaules, gâchant pas mal sa chance sur de menu fretin. Je l’ai toujours dit ici mais Mageia a les yeux plus gros que son ventre et se perdra ainsi, c’est tout. Elle a tout de même un avantage, c’est de ne pas mettre en avant autre chose que les RPM, le reste c’est du optionnel comme sous Debian ou openSUSE. Sinon c’est une distribution assez sérieuse, mais qui malheureusement n’a plus la main d’oeuvre qu’il lui faudrait ce qui donne des outils dont une partie ne fonctionnent plus ou mal, des choix bizarres comme de garder URPMI et de mettre à coté DNF qui ne font pas du tout les mêmes résultats, une interface pour la gestion des paquets digne des années 2000, URPMDRAKE faisant daté, lent, faut en plus faire une petite manœuvre pour voir tout les paquets sinon seuls ceux avec une interface graphique seront présentés… Des bureaux qui sont empaquetés par des gens ne les utilisant même pas (c’est le cas pour XFCE qui ressemble à mate ou gnome2) gardant ainsi l’interface non ergonomique chargé des mandriva. Pour moi, non merci je passe mon tour.
Ah, enfin on parle de NixOS, c’est LA distribution qui chamboule tout. Celle qui me correspond vraiment pas mal, c’est un concept à part, imaginez: On est sous KDE et on en a marre, on veut GNOME, juste un changement qui consiste à une ligne ou deux et hop au démarrage plus rien de KDE et tout sous Gnome! Autrement, imaginons que nous sommes trois groupe d’utilisateurs sur une même machine, ma femme voulant GNOME, mes enfants étant sous XFCE et moi sous KDE, avec cette distribution chacun aura son bureau mais aussi ses logiciels que les autres n’auront pas! Mais pas que, chaque changement de configuration, d’état, de changement de paquets, updates, ect, poussera une sauvegarde de l’OS avant et après celle-ci, qu’on pourra retrouver au boot en cas de pépins pour retrouver un état fonctionnel. Le hic dans cette belle histoire est aux nombre de deux, c’est à l’opposé de ce qu’on a l’habitude et ça demande donc qu’on s’y intéresse, c’est un gros changement mais ça vaut le coup! L’autre chose qui pourrait tarauder plus d’un et moi compris, c’est que si on utilise des programmes qui viennent dans un dossier .tar, ils ne seront pas utilisables, ses binaires cherchent leurs dépendances dans le système de fichier linux standard, or ce n’est pas le cas avec cette distribution comme je suppose que ça ne sera pas le cas avec les Fedora Siverblue et openSUSE ALP.
PCLinuxOS est la petite dernière de cette liste, pas la plus inintéressante, au départ il me semble que c’est une Mandrake, du moins ça dérive de Mandriva, mais là où Mandriva utilisait URPMI avec son interface URPMdrake, PCLinuxOS décida d’utiliser Apt-get (version RPM) et l’interface Synaptic.
Au départ, PCLinuxOS était un ensemble de paquets RPM créés par Bill Reynolds dans le but d’améliorer Mandrake Linux. Reynolds, aussi connu sous le nom de Texstar, a maintenu son dépôt de paquets RPM en parallèle du site web PCLinuxOnline [archive] de 2000 à 2003.
En 2003, Texstar créa un fork de Mandrake Linux 9.2 (sorti en octobre 2003). Travaillant avec The LiveCD Project, Texstar a depuis développé ce fork pour en faire une distribution à part entière.
Autant qu’en 2023 ça peut sembler bizarre le mélange RPM et APT, autant qu’avant non, ce n’était pas dingue, car APT était à des années lumières de tout les autres gestionnaires. Pareil pour Synaptic, faut bien comprendre qu’on avait rien, on avait bien sûr ce que Mandrake proposait, le URPMdrake, puis on avait Yast de SUSE et enfin SMART qui se voulait une interface universel. Synaptic était bien meilleur et loin en tout point des autres.
Je sais que Yoshi l’utilise et en est content, de mon coté, je ne peux en parler car je ne la connais que trop peu, ayant eu un vague essaie sur celle-ci du temps d’une Mandriva 2007 (c’est juste pour situer un peu dans le temps).
En 2007, sortait la Debian Etch, une Debian et pas n’importe quelle Debian, c’est une Debian qui marqua l’histoire en étant celle de l’accessibilité, enfin une Debian simple avec un vrai installateur plus facile et ressemblant plus à ce qu’on trouve ailleurs. Et depuis Debian n’a que cesse de se rendre plus simple, peut être la faute à une Ubuntu qui lui montra le chemin? Là où d’autres distributions sont encore à se rendre complexes pour garder un certain snobisme, Debian se veut être proche de tous, universel dans tout les sens du terme, universel par la parole évangélique qu’elle apporte, universel dans son utilisation, par qui et comment, universel dans ce qu’elle peut et sait faire… C’est un final un peu con pour un billet qui voulait donner une solution, en fin de compte, ça aurait été bien plus simple de changer de distribution avant 2007, mais aujourd’hui en 2023, je ne vois pas grand chose qui pourrait m’apporter autant que cette Debian.
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