Pourquoi toujours Debian?
Je tourne en rond de plus en plus et ça ne me plaît pas, je me demande de plus en plus pourquoi Debian, pourquoi continuer à être dessus alors que je n’ai plus d’intérêts majeurs à l’utiliser.
En 2005 ou 2006, Debian avait un intérêt, celle de la stabilité, là où d’autres étaient plus modernes et simples mais partaient bien vite en cou***e. Mais de nos jours, la stabilité c’est plus ou moins partout, Ubuntu, openSUSE ou Fedora n’ont pas trop à rougir face à elle.
Le seul truc qui me reste de cette qualité en 2022, c’est de pouvoir être sûr que ma machine sera bien opérationnel demain sauf problèmes matériels. L’autre point de cette stabilité “à la Debian” c’est que le projet est stable et ne va pas changer tous les 4 matins. Je vais prendre les cas Ubuntu, Fedora et openSUSE pour créditer mes dires, il n’y a pas un jour où on ne découvre pas un changement qui peut déstabiliser notre utilisation de la machine. Ubuntu insère de plus en plus de paquets en snap, Fedora c’est pareil avec flatpack, puis tôt ou tard on passera à la Silverblue, leur distribution atomique. Puis il y a l’exemple openSUSE, c’est simple, tous les 4-5 ans on a un changement dans le projet, il y a eu en 2005 openSUSE, puis l’arrivé de Tumbleweed et Leap, maintenant c’est ALP qui devrait prendre place pour remplacer Leap… Je parle de changements sur le plan du projet pas des changements dû à une simple mise-à-jour sinon j’aurai mis sur la table Archlinux.
Debian n’impose rien, c’est à nous de savoir ce que l’on veut et le mettre en place, on est à peine accompagné par le système. Un exemple concret qui commence dès l’installation, Debian nous permet d’installer les drivers proprios pour le matos mais n’oblige en rien, ça sera à nous de lui monter une clé avec les dites firmwares. Un autre exemple qui devrait disparaître pour la prochaine stable (version 12) c’est le choix de l’ISO d’installation, on vous laisse choisir si oui ou non vous voulez une ISO totalement libre ou non. Le choix du bureau aussi, il est coché par défaut avec GNOME, mais c’est plus pour ne pas prendre au piège les nouveaux venus et de les laisser sans environnement de bureau.
On peut continuer comme ça longtemps, il y a toujours au moins deux manières de faire la chose sur Debian, par exemple installer des logiciels en ligne de commandes, on peut utiliser APT
, apt-get
ou encore aptitude
(il y en a d’autre encore). Pareil pour faire ses paquets ou rebuilder des paquets deb, on a pbuilder
, debuild
ou encore dpkg-buildpackage
. En vrai, il y a pas mal d’autres méthodes dont la manuelle en utilisant les outils de bas niveau comme ar
.
Et tout est comme ça dans Debian, la distribution vous accompagne, sans vous tenir la main ni en vous guidant plus que ça, elle vous apporte un cadre de travail, des outils, des méthodes, mais sans jamais vous obliger d’utiliser telle ou telle chose, c’est à vous de savoir comment vous voulez faire.
Les updates maintenant, ça marche et-ce sans rien faire, je suis sur stable, du coup je me suis permis de mettre en auto, c’est à dire que tous les lundi vers 4h, les mises-à-jour sont téléchargés et installés dans la foulée. C’est pas quelque chose que je fais en temps normal, je le faisais sous openSUSE Leap, mais nulle part autre. Debian et linux sait faire les updates à chaud, même si des distributions comme Fedora le font oublier puisque demande de redémarrer plusieurs fois à la Windows. C’est sûr que si c’est un nouveau kernel, pour l’utiliser faudra relancer la machine, mais encore une fois pas d’obligation.
Toujours concernant les updates, je n’ai pas à faire attention, je ne regarde même plus ce qui s’y passe, en même temps c’est une stable donc. Mais je ne ferais pas ça avec d’autres et ce malgré qu’elle sont dites stables, je regarde toujours chez Fedora ou Ubuntu et plus encore Mageia pour savoir où ça va merder par la suite.
C’est quelque chose d’incomparable de ne pas avoir à se méfier des updates, c’est pas toutes les distributions. Mageia m’a fait des vrais coups de merdes notamment lors d’un changement de kernel et d’une version de KDE, updates qui avaient fait couler beaucoup d’encre chez MLO, c’est aussi là que j’ai vu l’incompétence de certains développeurs de Mageia dans ce qui s’appel la communication, le fameux “on s’en fout de ta vie” m’est resté coincé dans la gorge, j’ai toujours autant envie de lui cracher dans la gueule à celui la… L’autre exemple qui est facilement trouvable sur le net, est Manjaro, souvent les devs de celle-ci ne font pas assez de communication sur la dite update ou oublient de faire le nécessaire pour qu’elle se déroule tranquillement.
La montée de version est une autre vertu, Debian est une fixed, mais en quelque sorte puisque je ne la réinstalle pas à chaque version c’est comme si j’étais en rolling. Je fais les montées en deux phases, une partie en utilisant apt upgrade
puis apt dist-upgrade
. Dans 99.9% des cas, je n’ai rien à faire après le reboot. Ce n’est pas le cas que j’ai eu avec Ubuntu, Fedora, openSUSE (rare mais ça m’est arrivé d’avoir des merdes), Mageia (cata à chaque fois) et j’en passe. Dans le meilleur des cas, c’était juste des petites choses à rectifier (openSUSE, Fedora), dans les pires je devais réinstaller car trop de merdes (Ubuntu, et surtout Mageia).
Un truc que j’aime c’est rétro-porter des paquets de Sid vers stable, c’est souvent des jeux, des outils comme Pelican, j’en passe mais voila. Le faire localement sur une distribution rolling ou qui bouge trop comme Fedora c’est pas super, à moins d’utiliser Copr (qui est lent) ou OBS (OpenBuildService d’openSUSE), c’est la merde car les dépendances bougent tellement que ça revient à recompiler les paquets plusieurs fois par mois et s’assurer qu’on est bien. Sous Debian, ça ne bouge pas, donc mes paquets durent le temps de la version.
Alors avec openSUSE, je ne me fais pas chier de faire ça en local, je le fais via OBS qui va ensuite mettre en place un dépôt “home”, généralement je ne prends même pas la peine de le faire car je passe directement dans le dépôt “experimental” des dites projets, pour les avoir directement au sein de ma distribution de façon officielle.
J’ai beau vouloir bouger mais je ne bouge pas car j’ai trop d’attaches. Un autre exemple serait ma bibliothèque de livres sur linux et plus particulièrement Debian. En gros, j’ai une merde ou une question sur un truc, je cherche dans mes bouquins avant même d’aller sur le net. C’est ainsi que j’ai appris à faire des paquets Debian, c’est comme ça que j’ai fais pour reporter mon premier bug avec reportbug
et j’en passe.
Bref, en cherchant des raisons de partir sur autre chose, je me retrouve à donner des raisons de ne pas le faire.
Commencer la discussion: Venez écrire un commentaire dans le forum.