Confinement jour 15, s'occuper.
15 jours de confinement, je vais pas me plaindre, je pense que je suis chanceux car ça pourrait être pire comme par exemple de travailler dans les conditions peu sécurisés que mes collègues dans les bus supportent.
Mardi dernier, j’ai eu ma reprise officielle de validé par le médecin du travail, de toute façon suffit juste de dire que tout va bien pour être validé. J’ai ensuite apporté la nouvelle à ma boite puisque l’on me demande d’y aller, étant en mi-temps et vu la conjoncture actuelle suite à la pandémie, ça n’intéresse pas vraiment mon employeur de me faire travailler alors qu’il lutte déjà pour maintenir un semblant de travail pour mes collègues. J’ai eu le choix d’être comme la moitié de mes collègues en chômage technique avec perte de salaire à hauteur de 15% du net ou de prendre mes 30 jours de vacances d’y a 2 ans (CP-2) sans pertes et qui se perdaient en mai 2020. J’ai pris sans hésiter le deuxième choix.
Me voila donc depuis mercredi en vacance et en confinement. Comme je l’ai dit c’est pas plus mal pour moi, au vu des conditions de travail peu sécurisé. On parle à juste titre des médecins, des infirmières, de tout le monde médicale, on en oublie encore une fois les personnes qui font vivre les commerces, les grandes surfaces; non je ne parle pas des bureaucrates, mais des caissières, de la logistique, de ceux qui mettent en rayon, ect… Je pense aussi à ceux qu’on oublie bien facilement, mes collègues dans les bus…
On l’oublie facilement car on aime détester son bus, il est toujours en retard, toujours en pause, c’est un boulot pépère et j’en passe dans les conneries que j’ai pu entendre. Entre le gars qui regarde une montre qu’il n’a pas pour signaler son mécontentement de voir son bus arriver avec du retard alors qu’il y a des bouchons, et ceux qui courent car sont en retard et retardent par la même occasion les autres… Il y a une multitude de raisons qui me dit que le boulot est ingrat. Donc pour rappel, l’intérieur de mon bus est comme celui-ci:
Le conducteur est vraiment en contact avec la clientèle. Deux choses où je regrette ce rapprochement par rapport à ce qu’on pouvait voir dans les années 90:
- d’une part le conducteur est totalement accessible par une quelconque agression,
- d’autre part, dans ces temps de pandémie, nous sommes exposés à tout ceux qu’on peut imaginer en terme de virus,
On a demandé d’être comme pour les caissières et comme on pouvait trouver dans les années 90, enfermé derrière une vitre. Ça fait longtemps qu’on le redemande, cela éviterait bien des problèmes de sécurité comme certain de mes collègues aspergés de gaz lacrymogène. Mais dans un effort de nous rendre plus accessible et à l’encontre de notre sécurité, les grands penseurs du milieu transport ont décidé que ça sera jamais remit. Tant pis, maintenant à chaque agression c’est un accident de travail qui leur pend au nez. Je cite un passage d’anti-k:
la RATP n’est plus à une contradiction près : d’un côté elle menace de sanction les agents exerçant leur droit de retrait pour les forcer à rouler malgré le risque de contamination
Plus préoccupée par ses profits que par la santé de ses agents, la RATP a mis des semaines avant de renoncer à la vente de tickets à bord des bus, malgré le risque de contamination évident au contact des usagers et de la monnaie.
Et encore pour la RATP, il y a les fameuses vitres anti-agression dont je parlais plus haut --pas dans tous les bus–.
Dans mon dépôt, on est guère plus écouté, pas de vitre anti-agression, pas de retrait, juste un espace interdit limité par une démarcation qui ne fait pas plus de 1 mètre…
Donc oui je suis content de ne pas rouler et j’adresse une pensée particulière à ces hommes et femmes qui font en sorte de vous amener à bon port malgré les obstacles de la route…De mon coté, je m’occupe, je jardine, je joue avec mes enfants, j’aide madame dans les taches courantes et para-scolaire pour la plus grande, je bricole…
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